L’épreuve la plus mythique de la saison fêtait cette année ses 50 ans, et s’est offert pour le coup un circuit encore plus hybride que d’habitude entre MX et SX. Bon, au final, ce sont toujours les mêmes devant !
Le sujet de conversation principal quand on parle de Daytona, c’est le terrain. Dessiné par Ricky Carmichael, c’est toujours un casse-tête car il doit tenir compte qu’énormément de contraintes, comme des tuyaux d’arrosage enterrés, l’interdiction de rouler sur le logo du speedway, la pelouse… Et force est de reconnaître que cette année, c’était vraiment pas terrible. Presque pas d’enchaînements, des whoops qui ont changé trois fois dans la soirée (d’où les chutes en heat 250), une double-trajectoire qui ne fonctionnait pas vraiment et au final une piste mono trajectoire. Bref, on a vu mieux.
Tout comme la couverture télé en Europe. Pas d’Automoto La Chaîne, puisque Daytona n’est pas organisé par Feld, le promoteur habituel, mais par Daytona International Speedway, soit la famille France, propriétaire des lieux. Il a donc fallu se rabattre sur les mauvais liens Dailymotion qu’on trouve sur le net. Naze, pour une course aussi importante, mais c’est le jeu tous les ans… Et on n’a toujours pas réussi à trouver les heats !
En tout cas, quelque soit le terrain, on retrouve les mêmes devant. Ils pourraient tourner en rond autour d’un bidon que ce serait pareil. Et encore une fois, quelle course d’Eli Tomac ! Sur un terrain pas évident à doubler, il a quand même passé Plessinger, Barcia, Webb, Anderson et Roczen… ET3 a cette capacité à baisser ses chronos en fin de manche, quand la piste est totalement détruite, qui fait que même avec un écart qui paraissait insurmontable sur Kenny quand il est passé second, il ne baisse pas les bras. Et ça a marché encore une fois, aidé il est vrai par une petite erreur de KR94 dans un virage, qui s’est couché. Mais encore une fois, sacrée démonstration de la part du pilote Kawa, qui prouve avec cette 4e victoire sur place que c’est bien lui le King de Daytona. Et repart avec la plaque rouge et 3 points d’avance.
“And Tomac lights the candles”, comme dirait Ralph !
Chapeau en tout cas d’avoir tout tenté jusqu’au bout !
Ken Roczen avait pourtant parfaitement mis son plan à exécution : partir devant et s’envoler le plus loin possible. Hélas, il n’a pas su assez tôt descendre ses chronos pour contenir Eli, peut-être en restant dans les mêmes trajectoires qui se détérioraient, là où Tomac n’hésite pas à « chercher ». Dommage , car son 1’11 au dernier tour montre qu’il avait à la fois le physique, la vitesse et la grinta pour rester devant Tomac, mais le mal était fait. Chapeau en tout cas d’avoir tout tenté jusqu’au bout. Et de quoi positiver mentalement.
Cooper Webb a encore fait du Cooper Webb : très solide malgré un départ moyen, lui aussi a réussi à remonter dans le paquet, grâce à une intelligence au moment de doubler encore une fois assez hors-norme. Le champion est certes un peu largué au niveau points, mais il prouve que c’est bien lui le troisième homme, même si cette fois Jason Anderson lui a contesté la place jusqu’au bout.
Une belle course, d’ailleurs, de Jason Anderson, beaucoup plus brillant que l’an dernier malgré quelques courses sans. Aucun doute, le pilote HVA a la vitesse et la caisse, mais il lui manque toujours un petit quelque chose pour faire mieux. Quelle style, par contre ! « Fun to watch », comme ils disent là-bas !
Cette cinquième place de Justin Barcia est un résultat correct sur le papier, mais s’être fait doubler comme ça par Webb et Tomac, puis se battre toute la course avec son coéquiper Plessinger n’ont pas amusé notre gars. En cause, selon lui, des problèmes de réglages sur la moto et la sensation générale de ne pas être à l’aise. En attendant, il est 4e du championnat à 2 points de Webb, ce qui reste une sacrée performance…
Plessinger et Wilson, 6 et 7e, ont tous les deux fait bien roulé et sont en train de monter en puissance par rapport à leurs débuts de saison poussifs. Les deux finissent au contact de Barcia, un vrai signe d’encouragement.
Encore un beau tir groupé du team MCR/Honda
Derrière, encore un beau tir groupé du team MCR/Honda, avec Malcolm Stewart 8e, Hill 9e et Friese 11e, avec Brayton, ex du club, intercalé en 10e place. Mais la vraie info , c’est la main cassée (métacarpe) de JB10 par son « pote » Friese. La vidéo est sur notre site, jetez un œil. Ça vaut le coup !
L’enclume est encore tombé sur Baggett, victime d’une grosse chute dès le départ. Ça ne veut toujours pas pour BB4.
https://mx2k.com/wp-content/uploads/2021/03/raptor-1.jpg Lefrançois, pour sa première avec JGR, n’a pas réussi à se qualifier pour la finale, malgré de bons temps chronos. En cause, les départs. Gageons que ça ira mieux à Indy la semaine prochaine, sur un terrain plus « normal ».
Catégorie 250
Qui a vu venir la première de Garrett Marchbanks ? Personne, et pourtant, sa course a été d’une fluidité et d’une facilité exemplaire, malgré le champion en titre à ses basques pendant toute la manche. Son passage 3/3/3 dans l’enchaînement avant la double-trajectoire a sûrement été la clé. Seul à l’envoyer avec un telle régularité, GM gagnait beaucoup de temps ici. Vainqueur également de sa heat, le jeune pilote fait donc la soirée parfaite et remporte ainsi son premier SX en pro à Daytona, un exploit que Marvin Musquin a été le dernier à réussir en 2013. Il faut se souvenir que Marchbanks a le même âge que les rookies Swoll et Brown, il est juste monter en pro plus tôt. De quoi redonner le sourire à Mitch Payton, qui a peut-être perdu son supposé mâle Alpha Jordon Smith, victime d’un genou tordu lors d’un contact avec McElrath.
Garrett Marchebanks, première !
Chase Sexton était déçu après la course, mais fait quand même une bonne opération au championnat, prenant encore un peu de distance face à un décevant (encore!) Shane McElrath. Dix points d’avance, ce n’est pas énorme, mais ça fait déjà un petit tapis de sécurité !
Belle course de Jeremy Martin, dans le coup comme d’habitude à Daytona, qui a réussi à aller chercher RJ Hampshire en fin de course.
Sixième place pour Pierce Brown pour sa seconde course en SX, pas ma. C’est presque même une victoire pour le team TLD/KTM avec ce qu’il traverse depuis un moment !
Bien aussi pour Shimoda, septième, qui lui aussi progresse pas à pas mais vite quand même !
Pas de bol par contre pour Nick Gaines, qui réalisait un beau début de championnat et s’est explosé la main dans les whoops. Avec Joey Crown, ça fait deux révélations qui sortent sur blessure trop tôt. Dur, comme sport !
Enfin, signalons la belle 10e place de Cédric Soubeyras sur sa Husqvarna 2B/Moraco/Amexio.