On a retrouvé Ben Townley, ex-champion du monde et champion SX US 250, derrière la grille de départ en catégorie MXGP le week-end dernier à Glen Helen. Le Néo-Zélandais était venu préparer le MX des Nations où il va représenter son pays.
Le Kiwi est sorti de sa retraite pour porter le maillot noir national sur ce même circuit d’Ernée où il avait tant brillé il y a dix ans en bataillant avec un certain Ricky Carmichael. « Glen Helen, c’était pour tâcher d’être prêt aux Nations », a expliqué l’homme des antipodes, aujourd’hui âgé de 30 ans. « J’ai arrêté la compétition début 2013 et je n’ai pas couru du tout durant un an. Et puis j’ai participé à un meeting international en Australie, ensuite j’ai remis ça en mars dernier et je me suis vraiment fait plaisir. Du coup j’ai levé le bras au moment allait être désignée l’équipe pour les Nations et on m’a sélectionné. J’ai alors pensé que j’avais intérêt à enfiler un équipement vite fait et à me mettre à rouler sérieusement ! Mais en fait ma préparation avant Glen Helen a été des plus succinctes. J’y ai pris du plaisir, mais il faisait vraiment trop chaud. Je pense que je suis capable de faire mieux que ce que j’ai montré là-bas. D’où je viens, il gelait le matin : vous parlez d’un choc thermique… Mentalement je suis prêt, mais là c’était, comment dire, un peu trop ».
Chez moi en Nouvelle-Zélande j’ai retrouvé la santé et je me suis aperçu que j’étais toujours l’un des meilleurs pilotes du pays, alors j’ai décidé de le représenter une fois de plus aux Nations
Le fait que l’édition 2015 des Nations ait lieu au même endroit qu’il y a dix ans, à Ernée où il avait fait 1/2 et remporté la catégorie Open, n’a pas joué dans sa décision de revenir rouler au plus haut niveau. « C’est un genre de coïncidence », dit-il. « Bien sûr, c’est un lieu très spécial pour moi, mais c’est en roulant au troisième round du championnat de Nouvelle-Zélande que je me suis décidé. J’ai failli y gagner une manche. J’avais arrêté la compétition parce que je ne courais plus, en fait. C’était blessure-guérison-préparation-blessure, un cycle infernal. Mais chez moi en Nouvelle-Zélande j’ai retrouvé la santé et je me suis aperçu que j’étais toujours l’un des meilleurs pilotes du pays, alors j’ai décidé de le représenter une fois de plus aux Nations. J’adore viscéralement faire de la moto et il semble que je sois toujours assez doué pour ça. Bon, j’ai couru quatre fois en deux ans, avec ce GP des USA ça fait cinq. J’ai apparemment conservé quelques restes ! ».
Townley, désormais père de trois enfants et mentor de jeunes pilotes comme Josiah Natzke, qu’on a vu briller en EMX 125 cette saison, collabore aussi avec le HRC au Japon. Récemment il s’est trouvé au centre de rumeurs à propos d’un éventuel retour en MXGP. Certains responsables d’écuries ont raconté qu’ils avaient été contactés par un « BT » désireux d’obtenir un guidon, mais l’intéressé dément fermement, assurant qu’un retour en Europe à plein temps ne figure pas du tout à son programme. « Non, il n’est pas question d’un truc pareil : je suis installé en Nouvelle-Zélande, et j’apprécie la vie que je mène aujourd’hui. Celle de quelqu’un qui a tourné la page de la compétition. Bon j’ai beaucoup aimé courir aujourd’hui, participer à ce Grand Prix, mais je vais beaucoup moins aimer demain ! Ça devrait aller un peu mieux mardi, puis je serai sans doute OK mercredi. C’est tellement dur d’être un athlète de haut niveau, le corps perd très vite l’habitude des efforts et il met un temps fou à retrouver ses réflexes. Non, je ne suis plus un pro et malgré les rumeurs je n’ai pas l’intention de remettre ça à plein temps. C’est dans un tout autre contexte que je vais participer au MX des Nations. Je ferai de mon mieux, mais pour le plaisir. C’est tout à fait différent ».