Pour la première fois, en six années de présence au sommet de la catégorie reine du Mondial de motocross, Antonio Cairoli a assisté le week-end dernier à Assen au sacre d’un autre que lui au firmament du MXGP. Le Sicilien a assisté en personne au couronnement de Romain Febvre, rookie obtenant le titre suprême : un exploit qu’il avait lui-même réussi en 2009 (sur une Yamaha également).
Le sextuple champion 450 n’a jamais porté la plaque rouge de leader cette saison, au cours de ce championnat 2015 qu’à l’aube du premier Grand Prix on imaginait à coup sûr comme un duel entre « TC 222 » et l’Américain Ryan Villopoto. Certes, Cairoli a bel et bien remporté deux épreuves, en Espagne et en Grande Bretagne, il a également remporté quatre courses qualificatives, ce qui fait toujours de lui le leader sur l’ensemble de l’année à cet égard, toutes les autres statistiques cette saison étant dominées par Febvre.
Il mérite incontestablement son titre, dans la mesure où il a été à la fois le plus régulier et le plus brillant, le plus rapide
C’est néanmoins un champion très souriant qui a commenté la performance de son successeur : « Il a roulé de manière incroyable et a montré à tout le monde qu’il était à l’aise sur tous les terrains. Et lorsqu’il a forcé la cadence on a vu qu’il savait créer de nettes différences. Je dirai qu’il a très sensiblement progressé par rapport à l’année dernière : il a franchi un cap, c’est très impressionnant. Il mérite incontestablement son titre, dans la mesure où il a été à la fois le plus régulier et le plus brillant, le plus rapide ».
Bien sûr, au-delà de ce discours très fair-play, Cairoli n’a pas manqué de révéler qu’après avoir été détrôné pour la première fois depuis qu’il évolue en grosse cylindrée il sera sans doute plus motivé que jamais en 2016 pour tenter de reconquérir « son bien ». Il a aussi fait part de son impatience à l’idée de débuter la campagne de testing qui va lui permettre d’adapter parfaitement la 450 KTM nouveau modèle à son pilotage.
A priori l’ex-champion du monde sera au départ du GP des USA à Glen Helen dans deux semaines, en revanche il est désormais acquis qu’il ne fera pas partie de l’équipe italienne au MX des Nations à Ernée la semaine suivante. La composition du team, avec Samuele Bernardini, Ivo Monticelli et Michele Cervellin, fait la part belle aux jeunes, histoire de préparer l’avenir, a-t-on indiqué à la Fédération Italienne. Une décision qui a causé un début de polémique en Italie autour du champion du monde 2008, David Philippaerts. Mais Cairoli comprend très bien cette décision, d’autant qu’il n’était pas lui-même certain de pouvoir honorer une éventuelle sélection. « A un moment donné, on ne savait pas du tout si j’allais être en état de courir, si je n’allais pas devoir passer sur la table d’opération, c’était même la tendance à 90%… J’ai discuté avec la Fédération et j’ai préféré leur dire de ne pas compter sur moi. Car c’est une épreuve que l’on doit absolument aborder en pleine forme, avec tous ses moyens. Je vais participer au dernier GP de la saison, mais peu importe, quelque part, le résultat. Si jamais je ne me sens pas bien, je pourrai toujours abandonner, ce ne sera pas bien grave : en revanche, aux Nations, on ne peut surtout pas jouer à ça ! C’est pourquoi j’ai préféré être très franc avec la FMI en leur expliquant que 2015 n’était vraiment pas mon année… ».