L’an dernier une nouvelle ligne s’est glissée dans la liste des championnats de France moto, le Flat Track. Traduction littérale : terrain plat.
On a tous vu des vidéos de Speedway aux Etats Unis et dans le nord de l’Europe sur la glace. Ici le concept est quasi similaire : un ovale, une moto sans frein avant et des pneus sans crampons.
Au détour d’une conversation avec Sylvain Luziau, boss du groupe DSN Motos et du team d’Enduro du même nom, il nous a proposé de faire un test et pas des moindres : « Faudrait faire découvrir le Flat Track, je fais tourner des 450 Sherco sur le championnat de France avec Kévin Salanova et Wilfried Delestre ». Quelques recherches plus tard, on se rend compte que le sujet tient la route car les deux protagonistes sont à ce moment là 1er et 3ème de la catégorie reine de la discipline. Avec notamment Wilfried qui gagne chaque épreuve sur lesquelles il s’aligne. OK on fait chauffer le camion et on y va.
RDV à la Réole, la piste est en falun tassé. « Beton » comme dirait un crossman. On décharge les motos avec le team et on s’aperçoit de suite des modifications apportées :
- Roues avant et arrières en 19’’ équipées de pneus spéciales pour la discipline
- Plus de frein avant (j’ai peur)
- Suspensions rabaissées : le règlement impose une garde au sol de 20CM minimum.
- Coupe circuit
- Repose-pied gauche recouvert de plastique
- Step de selle monté à l’avant de la selle de Wilfried pour sa position au centre de la moto
En soit les modifications pour passer du Motocross/Enduro au Flat Track ne sont pas énormes et le team nous le confirme. « Un gars qui veut se faire plaisir se prend une moto sur leboncoin, s’achète des roues et peut faire sa prépa lui-même sans apporter un gros budget ». Kévin nous confiera par la suite qu’un amateur peut même faire une saison complète avec un pneu. Impensable dans les autres catégories motos !
Les gars s’équipent en cuir, casque et masque de cross et bottes de route avec à gauche une Steel Sole. Une semelle métallique tenant avec une lanière en cuir qui sert de 3ème point d’appui en glisse et à recharger après une journée de roulage, non on ne va pas tourner un épisode de Kaamelott.
Riding par les pros :
Les gars partent en piste et attaquent vite, d’un autre côté le tracé est rapide à se mettre en tête. Toujours sur le même rapport, le 3ième, ils font monter dans les tours les Sherco sur les parties longues du circuit et gèrent les phases de freinage par … la glisse ! Sans frein avant c’est le fait de mettre la moto en travers qui permet de faire baisser la vitesse. La négociation du virage se fait donc à partir de là et la gestion des gaz par la suite pour se mettre dans le bon angle et rattaquer la ligne droite. Côté matos, le moteur de Wilfried, killer de la discipline en France a été développer exprès dans l’usine à Nîmes pour avoir le comportement adapté. « En tant que concess Sherco et la proximité avec l’usine, on s’est dirigé naturellement vers la marque pour le team. L’usine réagit vite à notre demande et fournit du bon travail au niveau du moteur » nous affirme Sylvain, le boss du team. Au niveau des suspensions, c’est Ben de chez Twins Racing qui s’occupe des motos même s’il n’y a pas de trous sur la piste et très peu de débattement les gars lui confient leurs fourches et amortisseurs. Rien n’est laissé au hasard à ce niveau.
Testing par le crossman de base :
Premièrement, une moto où on touche convenablement les deux pieds par terre c’est pas mal, l’absence de frein avant perturbe mais d’un autre côté la piste n’est pas délimité par une clôture. Un coup de démarreur suffit pour comprendre que Sherco font des motos d’Enduro mais que ça reste un moteur de 450 et qu’il faut le respecter, surtout quand la puissance passe au sol avec des pneus lisses.
Les premiers tours sur la piste sont hésitants mais on prend rapidement nos marques au guidon de la moto. Le fait d’être autant rabaissé apporte énormément de stabilité et pousse à la consommation pour la glisse. Rien à voir avec la glisse qu’on connait en MX, ici les deux roues sont en mode essuie-glaces à l’approche du virage et il faut être positionner bien au centre de la selle pour se faire.
Bref on pige rapidement le truc mais on sait que c’est perfectible à chaque tour, d’ailleurs, je pensais que ça allait être chronophage. Sur les 50 tours que j’ai pu effectuer, ils ont tous été différents, incroyable mais vrai. Dur d’aligner deux tours similaires coup sur coup. Même en restant sur même rapport avec la même position sur la moto les trajectoires étaient différentes. Il suffit d’une coupure de gaz un peu plus tôt ou un peu plus tard, l’angle de la moto, le sol (sur le « béton » ou la couche de poussière).
Au début de la journée je m’attendais à tourner en rond, c’est effectivement ce qui s’est passé mais je ne pensais pas prendre autant de plaisir. On comprend désormais pourquoi la discipline est en plein effervescence, quelle adrénaline ça doit être en course ! Aller on part poncer Leboncoin.
Dommage pour les fautes d orthographes