Un Atlanta 2 explosif ! Juste au moment où l’on pensait le championnat décidé, Ken Roczen a eu la bonne idée de chambouler le script en s’imposant pile la soirée où Cooper Webb se rate. Une aubaine pour donner mettre un peu de sauce chili sur cette fin de championnat !
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Décidément, cet Atlanta Motor Speedway et ses pistes XXL auront eu la bonne idée de rebattre les cartes ! Sur un terrain très rapide et spectaculaire, on a en effet assisté à des rebondissements plus inattendus que la fin de Usual Suspects. Et voir les meilleurs pilotes de SX du monde s’envoyaient sur une piste aussi rapide que cette Atlanta 2 avec des sauts énormes reste un spectacle hors du commun…
Sept semaines qu’on n’avait plus vu ce Kenny-là. Welcome back !
Au moment même où TOUS les observateurs, des plus pessimistes aux plus optimistes, voyaient Ken Roczen battu et peut-être même en danger pour la deuxième position final, le pilote allemand s’est relevé de façon plus que remarquable. Là, on est même sur une résurrection façon Leonardo Di Caprio après sa bagarre contre l’ours dans The Revenant. Quelle démonstration ! Déjà très rapide aux essais, Kenny a survolé sa heat puis la finale avec une facilité déconcertante, empochant sa première victoire depuis le 6 février à Indy 3 ! Quand il roule comme ça, on a l’impression d’assister à un ballet à l’Opéra de Paris tellement tout est millimétré. En fait, il a fait le plus dur dans le premier tour, en s’offrant le holeshot et, plus important, en parvenant à ne pas se faire déborder par son agressif meilleur ennemi Cooper Webb, pour une fois. Ensuite ? Une promenade de santé, tranquille debout sur la pointe des pieds. Pour donner une idée de la domination, KR94 a roulé cinq tours en 1’35, quand seul Sexton a réussi une fois à les atteindre… Le reste de la plèbe étant au moins en 1’36. Lui qu’on sait parfois fragile physiquement donnait en plus l’impression de pouvoir tenir la durée d’un cross-country à ce rythme-là. De ce qu’on a vu à l’écran, pas une chaleur ni même une petite erreur. Copie parfaite. À se demander, donc, qui pouvait bien piloter la Honda #94 samedi dernier, tant la différence est flagrante. Ken, lui, attribue sa prestation à « un nouvel état d’esprit et beaucoup de changements sur la moto. » En tout cas, il faut continuer dans ce sens-là, ça a l’air de marcher ! Et comme ça, d’un coup, Kenny revient à 13 points seulement de Cooper Webb. Mine de rien, voilà de quoi espérer, après sept courses de suite à se faire martyriser comme le petit gros dans la cour de récré par la racaille de la classe qui vient en mob.
Ce Kenny quand même, quel sens du rebond.
Beaucoup plus de stabilité avec la deuxième deuxième place de suite pour Chase Sexton. Cette fois, aucun doute, il y a quelque chose qui semble s’être débloqué chez le rookie de chez Honda HRC, une nouvelle fois très convaincant en Géorgie. Il pourrait même bien être le prochain à décrocher une victoire à ce rythme-là. Solide dans les whoops, bon partout, auteur de bons départs, il n’y a pas beaucoup de faiblesse dans son jeu, comme dirait Benoît Payre contre… tout le monde. Et là aussi, pas grand chose à jeter niveau style. Je sais bien qu’on n’est pas en patinage artistique, mais c’est beau à voir évoluer, un Chase Sexton en pleine confiance. Sans jamais toucher à l’embrayage, comme son coach JS7. Coïncidence ? Je ne crois pas.
Ce Chase Sexton est parti pour planter sa tente sur les podiums…
Ça y est, El Hombre régale de nouveau ! À tous les niveaux, en plus. En signant le meilleur chrono, par exemple, tout ça pour caler sur la grille de sa heat, puis de se faire sauter dessus par Alex Ray, avant de le pourrir quand le pauvre A-Ray était à terre. Mal parti, Jason Anderson est rentré dans le pack comme un couteau chaud dans du beurre, en étant au passage le premier à sauter d’une petite bosse derrière un de ces immondes murs qui meublent les intérieurs. Il s’offre ainsi un bien mérité deuxième podium de la saison, à défaut de mieux. Il a même eu le bon goût de s’excuser sur le podium pour son attitude envers ce pauvre A-Ray. La classe, comme sur la brêle, d’ailleurs. Car si son style est nettement moins académique que celui des deux Honda, il est très excitant à voir évoluer. Son dépassement sur Justin Barcia est une merveille de technique et de cojones, comme on dit chez lui. Merci pour tout, Jason.
El Hombre est un sauvage, sur la moto comme sur Instagram !
Justin Barcia n’étant pas « l’ampoule la plus brillante de la pièce », selon la célèbre expression utilisée à son égard par Ken Roczen en 2014, peut-être a-t-il cru, comme on me l’a suggéré, qu’il est coéquipier de Kenny, justement. Après tout, leurs deux motos sont rouges, non ? En tout cas, difficile à croire qu’il est sous la même ombrelle autrichienne que Cooper Webb, vu l’application qu’il a mis à pourrir la soirée du leader du championnat. On ne va pas s’en plaindre en tant que fan, mais JB51 a vraiment tout fait pour rester devant, quitte à faire les quatre coins de la piste comme une boule de flipper. On aurait dit une Twingo sur la voie de gauche qui ne laisse pas passer un Cayenne de go-fast. Le pire, c’est que ça a fini par payer ! D’après la rumeur, CW2 l’aurait gratifié après la ligne d’arrivée d’un geste de la main qui veut dire numéro un, mais avec le majeur. Intéressant… On sait que ces deux-là ne sont pas copains, ils le sont encore moins depuis cette soirée. Et comme JB part bien, ça peut donner matière à du spectaculaire dans les jours qui viennent. À surveiller comme le lait sur le feu.
Visiblement, Eli Tomac a signé un CDI mais à mi-temps avec le team Kawasaki. En mode rouleau compresseur samedi, ET3 n’était pas cette fois décidé à sortir le grand jeu pour Atlanta 2. Vite revenu dans les roues de Webb après un départ moyen, il n’a jamais vraiment réussi à montrer sa roue avant à la plaque rouge, avant de profiter de sa chute pour enfin passer devant. Décevant, sur une piste où on pouvait légitimement espérer mieux de lui après sa victoire samedi.
Dure soirée pour Cooper Webb, qui signe son plus mauvais résultat de la saison hormis l’ouverture, et ce malgré un départ devant. Il a quand même failli prendre la tête dans les premiers virages ! Le voir ainsi galérer dans les whoops et accrocher toutes les réceptions comme un pilote de GP 500 au premier Bercy est plus qu’inhabituel. J’ose à peine imaginer ce qui se passait dans sa tête quand Barcia l’a virilement block-passé, puis bouchonné façon Emig des grandes années. Ça devait bouillir sous le casque ! Attention, donc, à sa réaction, parce qu’il serait étonnant qu’il se rate autant samedi soir. D’autant que, comme évoqué plus haut, ses départs, eux, sont toujours aussi au point. Et Roger de Coster va sûrement trouver les mots pour motiver le jeune pit-bull…
Un régal pour les photographes, Cooper Webb dans les whoops. Ils ont le temps de bien viser…
Vainqueur de sa heat de belle façon, Marvin Musquin n’a pas brillé en finale compte-tenu de son potentiel, malgré un départ quatrième. Déjà septième samedi, Marv’ est donc à sa place en ce moment, même si l’on sait qu’il vaut mieux que ça. La rapidité de la piste peut-être ? C’est une possibilité, mais ce qui est sûr, c’est qu’on attend mieux que ça de lui. Ses employeurs aussi, sans doute.
Beaucoup moins à l’aise que samedi soir où il aurait bien pu gagner, Aaron Plessinger a été pénalisé dès le départ par la moto de son coéquipier Malcolm Stewart qui cherchait à le harponner. On n’a pas vu grand chose de lui ensuite, mais vu d’où il est parti, ce résultat n’est pas si mauvais.
Dean Wilson avait à cœur de se racheter après sa non-qualification de samedi. En heat, il a d’ailleurs fort bien roulé, après un départ en tête. En finale, son principal fait d’armes est d’avoir suffisamment gonflé Dylan Ferrandis pour que ce dernier finisse par perdre patience et se la colle tout seul. Il égale sa meilleure place cette saison avec cette neuvième position. Ça va faire juste sur le CV pour garder ce guidon.
A part ça ?
Dylan Ferrandis, comme on l’a dit, est resté longtemps derrière Dean Wilson et s’est énervé à force de ne pas trouver l’ouverture. Onzième, une fois encore sa place ne reflète que très partiellement son potentiel. Va bien falloir que ça sourisse un jour cette histoire.
Journée pourrie au bureau…
Son coéquipier Malcolm Stewart a connu une finale très courte, puisqu’il s’est explosé juste après le premier virage. Rien de grave cependant, juste un premier abandon cette saison.
Pas de Kyle Chisholm en finale ! Le vétéran s’est abîmé une épaule aux essais, et a juste fait un tour en heat pour toucher le chèque du night show. Dommage, l’histoire était belle jusqu’ici.
Josh Hill a été en finale, lui, contrairement à samedi. Cool de revoir l’aîné des Hill sur une moto, même si ce n’est plus celui qui se battait pour des podiums.
Cette fois, Cade Clason était bien décidé à ne gêner personne, quitte à sortir de la piste dès qu’un drapeau bleu était agité. Sage décision.
Catégorie 250
Ce qui s’appelle griller un joker.
Décidément, quand on pense avoir tout vu, il y a la catégorie deux et demi. Déjà spectaculaire niveau chutes samedi dernier, Cameron McAdoo a décidé de faire encore beaucoup plus fort à Atlanta 2, avec une cabane absolument incroyable. Visiblement, il n’aime vraiment pas ces « tunnels jumps ». Sa chute va faire plus de rediffusions que Les bronzés font du ski dans les années qui viennent… Alors, est-ce qu’il aurait dû avoir le droit de s’aligner de nouveau au départ, après avoir provoqué un drapeau rouge ? Oui, selon les règles de l’AMA, puisqu’il a été évalué par les médecins et que moins de trois tours avaient été couverts. Et, évidemment, ce n’est pas lui qui l’a sorti, ce drapeau. Qu’on trouve ça injuste ou pas, on ne peut pas reprocher à l’AMA d’appliquer ses propres règles… Quoiqu’il en soit, il faut saluer sa grinta et sa persévérance, parce qu’après une comme ça, on serait un paquet à ne plus jamais vouloir approcher une moto ! Dans ces conditions, sa troisième place fait figure de miracle, et lui permet de conserver ses chances au championnat, à neuf points de Justin Cooper.
Justin Cooper, donc, AKA Soeur Sourire, a fait le job comme il sait le faire. Bien parti, il ne lui a fallu que quelques virages pour passer en tête, et tchao/bonsoir. Avec trois victoires, il est entrain de s’installer logiquement dans le fauteuil du boss et c’est mérité. Expérimenté, rapide, solide, bon starter, il possède le package le plus complet du plateau, à défaut du sourire. Ce titre lui tend les bras, en toute logique. Reste à voir s’il va parvenir à conclure, comme dirait JC Duss.
Preuve que l’auteur de ces lignes raconte vraiment n’importe quoi…
Hunter Lawrence a lui aussi profité du drapeau rouge, puisqu’il était en très mauvaise position. En même temps, il n’a pas non plus pris un excellent départ la deuxième fois, mais s’est vite mis au boulot pour revenir devant. Au pris d’une belle attaque, et de quelques passages de folie dans la partie sable. Belle prestation encore une fois d’Hunter, qui commence vraiment à comprendre comment marche cette histoire de SX. On n’entend plus beaucoup ceux qui disaient qu’il n’était là que grâce à son frère…
Cameron McAdoo… On en a déjà parlé plus haut, mais ce jeune a quand même quelque chose. Ses première minutes de course après le restart faisaient penser à une grenade dégoupillée, notamment dans les whoops et dans la partie sable. Le gars est chaud, ça ne fait pas de doute. Mais peut-être faudrait-il qu’il se calme un peu, pour son propre bien. Ça ne passera pas à tous les coups comme ça. J’imagine qu’aujourd’hui, lui aussi doit se sentir comme Di Caprio après sa bagarre avec l’ours…
Sans déconner…
Dingue de voir ce qu’une victoire peut apporter en terme de confiance. Nate Thrasher est maintenant un candidat au podium et risque bien de l’être à chaque départ. Même s’il n’a pas réussi à repasser McAdoo pour s’offrir un podium, c’est le jour et la nuit par rapport à ses sorties de début de saison.
Encore une solide performance de Garrett Marchbanks, qui poursuit son opération de réhabilitation de son statut. Toujours à la bagarre pour la quatrième finale au milieu des officiels, GM a, selon moi, montré assez de promesses pour retrouver un guidon d’usine. Dommage pour lui, je ne suis pas team manager…
Mention bien pour Mitch Harrison, sans génie mais solide, et Coty Schock qui continue d’apprendre le métier avec cette septième place qui est sa meilleure en carrière. Bien.
19e place seulement pour Cédric Soubeyras, qui explique sur ses réseaux sociaux avoir « explosé en vol. Plus d’énergie à partir de la mi-manche ». Dommage.
Samedi, troisième et dernière étape à Atlanta, avant d’aller à Salt Lake City pour le dernier arrêt du SX circus. La bonne nouvelle, c’est qu’aucun des championnats n’est encore décidé ! Vivement dimanche matin…
Par Richard Angot.
Ça serait bien que Ken gagne le titre, il le mérite depuis le temps même si il à peur de se faire mal ( c’est compréhensible dans son cas) , mais Cooper c’est un pitbull, il ne lache pas le morceau , suspends ?
Toujours un régal de lire cette chronique !! Personnellement je préférerais voir un classieux K.Roc empocher la mise plutôt qu’un gnome même métamorphosé en pittbull le temps de chaque finale
Good job de K-roc ! Il devait faire bon sous le auvent KT au retour de la finale… tout est dans la tête maintenant