Le SX de Paris 2023, 40e édition, s’est tenu ce week-end avec un plateau que l’on peut qualifier sans rougir d’exceptionnel cette saison. Grâce surtout à la présence des deux frères Lawrence, en plus de celle du King of Paris 2022 Ken Roczen et de Cooper Webb, plus Tom Vialle et Jo Shimoda en 250. Même l’organisateur Xavier Audouard reconnaît qu’avoir les Lawrence aujourd’hui est un miracle. L’histoire étant qu’ils ont signé pour venir à Paris il y a quelques années (deux ou trois?), donc en tant que pilotes 250, sans jamais pouvoir honoré leur contrat. COVID, soucis de Visas… Bref, la famille étant du genre loyale, les Lawrence sont donc venus cette année au tarif du contrat initial, qui est évidemment bien en dessous de ce qu’il valent maintenant sur le marché. Et quelque chose me dit que ce n’est pas près de s’arranger…
Parce qu’avant d’être des machines marketing, ce sont avant tout des pilotes d’exception, notamment ce jeune Jett, là… Récemment, j’ai vu passer pas mal de commentaires sur les réseaux disant « qu’on en faisait trop avec lui ». Déjà, reste à définir qui est ce « on » pas simple à appréhender. Ensuite, oui, Jett est partout. Oui, Jett est marketable et de ce fait pressé comme un citron par un agent clairement pas là pour se contenter des restes. Mais surtout, Jett répond présent chaque fois qu’il monte sur une moto. Cette année, Jett Lawrence c’est cinq victoires en SX250 côte ouest et le titre, plus onze victoires et 22 manches en MX US 450 et le titre, plus deux victoires en SMX et le titre. Et maintenant, c’est quatre victoires en finale de Paris, plus le titre de King of Paris. Pour ce qui était finalement son premier « vrai » SX en 450, sur une piste certes un peu plus édulcorée qu’une US, mais pas non plus facile, avec des adversaires aussi expérimentés que Ken Roczen ou Cooper Webb, quand même. Après la démonstration d’Ernée (ceux qui étaient sur place savent!), ça commence à faire beaucoup d’indices : le jeune est bon. Ou plutôt, on est entrain d’assister à l’éclosion sous nos yeux du nouveau génie capable de transcender le sport. Il y a eu Ricky Johnson, JMB, Ricky Carmichael et James Stewart. Maintenant, place à Jett Lawrence !
« On va en prendre pour dix ans », voilà une phrase souvent entendue dans les pits du SX de Paris, notamment après le premier soir que Jett a totalement survolé. Pourtant, c’est toujours la même chose : il n’essaye pas de creuser un écart de dingue, et se contente de gérer. Le plus intéressant reste quand il part mal ou fait une erreur. C’est quand il est obligé d’y aller qu’on se rend compte de la vitesse et de la maîtrise du jeune. Comme la dernière finale du samedi, quand il est tombé et a été obligé de refaire son retard sur Roczen. Avant de le passer, se dire que c’était peut-être à la faveur d’un drapeau jaune, donc laisser passer Kenny et le redoubler dans la foulée. Le genre de course qui laisse dans voix… Le dimanche, on a été privé également d’une dernière finale qui aurait pu être épique, avec Jett qui fondait sur Kenny pour la tête, avant que ce dernier ne chute tout seul. Bref, vous l’aurez compris, ce Jett, c’est comme Venise, le Grand Canyon ou James Stewart, il faut l’avoir vu « en vrai » une fois au moins. Après, on a compris. Les spectateurs des Nations ou de cette 40e édition du SX de Paris savent de quoi je parle ! Sa vitesse de passage dans le virage en sable était hallucinante, tout comme cette capacité à recouper les virages pour doubler à Mach2, ou à rester le plus bas possible dans le appuis, ou à rester si bas également dans les enchaînements. Et, surtout, ne jamais « accrocher » les réceptions, comme s’il ne voulait pas les abîmer. Plus, bien sûr, une excellente vitesse de passage dans les whoops. Par contre, il a souvent coupé trop tôt au départ malgré de très bonnes sorties de grille, ce qui a permis à son frère, Kenny et même Coop’ de le passer au premier virage quelque fois.
Pourtant, en face il y avait un vrai Ken Roczen. Peut-être pas le Kenny version Honda privée de l’an dernier, mais pas loin. Diabolique en SMX, fort en WSX, l’Allemand est en forme, et n’a pas ménagé ses efforts. La preuve, il est tombé trois fois dans le week-end, une rareté, et a fait plus d’erreurs qu’un dyslexique devant une dictée de Bernard Pivot. Pieds qui traînent, chaleur dans le sable, on a senti qu’il ne voulait pas forcément laisser le gamin lui marcher sur les pieds. Au final, Kenny ramène une victoire de manche sur six, ce qui n’as pas énorme pour le King sortant, qui avait battu Eli Tomac, quand même. Plus à l’aise le dimanche que le samedi, on lui laisse le bénéfice du doute, mais tout porte à croire que Jett est vraiment très fort, et son frère pas mauvais non plus…
Hunter, justement, n’a d’après la rumeur commencé à rouler en 450 que depuis trois semaines. Pour une interview à paraître dans le prochain numéro de notre magazine papier, j’ai demandé à son manager Lars Lindstrom où il le voit l’an prochain, ce dernier l’estimant autour du top 5/7. « Mais s’il m’entendait il me tuerait ! Hunter veut jouer le podium d’entrée et jouer des finales. » Même si ça reste à démontrer, j’ai quand même moins de mal à y croire aujourd’hui… Quel début, en tout cas ! Appliqué, propre, auteur d’excellents départs, Hunter a fait jeu égal avec Kenny, n’était pas si loin de son frère et a largement surclassé Cooper Webb. Pas si mal, pour une première, avec une deuxième place finale derrière Jett et devant Kenny.
Cooper Webb a connu une édition assez similaire à celle de l’année dernière. Une nouvelle fois, il est arrivé bien loin de son poids de forme, visiblement, et s’est contenté d’enchaîner les tours sans prendre beaucoup de risques. Il monte tout de même sur le podium final grâce aux chutes de Ken Roczen. Clairement, ce ne sera pas le même pilote à Anaheim 1.
Derrière, Cédric Soubeyras et Greg Aranda étaient les deux plus rapides, et ont donc passé la majeur partie de leur temps ensemble. « Comme depuis qu’on a 7 ou 8 ans » se marrait Greg après la course. Au passage, Greg a remporté une nouvelle Superpole, douze ans après sa dernière, à l’issue d’un tour d’une intensité assez incroyable. Bravo !
À part ça, pas grand chose à signaler. Justin Brayton n’a pas roulé suite à une chute aux essais et un gros mal à l’épaule. Justin Hill s’est fait mal au dos, et Justin Starling était scotché, à cause d’un problème d’amortisseur, à ce qui se dit.
En SX2, Jo Shimoda n’a pas laissé de doute bien longtemps. Vainqueur de quatre courses sur six, il était tout simplement le plus rapide, notamment dans les whoops et dans l’enchaînement sur la droite du circuit quand on est face à l’écran. À l’aise sur sa nouvelle Honda, le Japonais a fait la démonstration de sa technique tout au long du week-end. Propre et net.
Deuxième finale, Tom Vialle n’a pas démérité mais a encore du travail pour faire mieux. Notamment dans les whoops, sa faiblesse du week-end parisien, mais pas seulement. Très rapide entre les obstacles et dans les virages, TV28 accroche trop de réceptions dans les enchaînements pour espérer mieux pour le moment, et doit largement cette deuxième place à ses excellents départs.
Anthony Bourdon, quant à lui, s’est transcendé sur l’événement, avec une victoire le dimanche et une régularité sans faille qui lui a permis d’atterrir sur le podium. Joli, pour son retour pour l’occasion en 250.
Très rapide dans les whoops, agressif comme un pit-bull sous cocaïne, Jace Owen avait son mot à dire pour le podium de ce SX de Paris 2023, mais une douleur au dos le dimanche l’a empêché de faire mieux que quatrième. On voit en tout cas en le voyant rouler ce qu’est un vrai pro du SX US. Le gars n’a pas été champion Arenacross pour rien. Solide.
Enfin, un mot sur le show de ce SX de Paris 2023. La présentation, notamment, en a laissé plus d’un sur sa faim. On s’attendait à un spectacle de dingue pour la 40e édition de ce SX de Paris, et on a été déçu. À part le mignon petit film sur Tim Lopes, rien de spécial. Au point de se demander s’il n’y avait pas eu un problème technique le premier jour… Le lendemain, seul l’entartage de Francis Magnanou a sorti le public de sa torpeur ! Les nombreuses coupures et animations FMX/YCF/Milwaukee/course de guidons sont peut-être plaisantes pour le grand public et les nouveaux spectateurs, mais ne font pas le job pour les vrais passionnés. Xavier Audouard m’a assuré qu’accueillir plus de pilotes, genre des 125 par exemple, n’était pas possible par manque de place dans le stade, donc peu de chance que les choses évoluent dans l’avenir.
Pour terminer sur une note plus positive, le plateau et les courses en elles-mêmes de ce SX de Paris 2023 ont été suffisamment excitantes et disputées pour se dire que ce SX de Paris est décidément indispensable. Un monument historique à préserver. Oui, c’est cher, on ne peut pas se garer, l’accès à la salle est un cauchemar, un mauvais burger et une bière coûtent un rein, le paddock est blindé… Pourtant, on ne pense dès le lendemain qu’au plateau de l’année prochaine. Paris sera toujours Paris, en fait. Rendez-vous là-bas pour la 41e édition !
Par Rich’, photos Vincent Boudet.
quand on voit la superbe présentation de l’edition 2022 avec les pilotes avec les Guitares est roczen a la Batterie je m’attendais pour cette année une Présenta
quand on voit la superbe présentation de l’edition 2022 avec les pilotes avec les Guitares est roczen a la Batterie je m’attendais pour cette année une Présentation des pilotes du meme niveau Grosse déception
On ne peut pas se garer? pour le coup c’est hyper facile vu que le quartier n’est pas vraiment fréquenté le weekend. Le pire est plutot de sortir du parking.
temps que les organisateurs penseront à faire de la spéculation sur le dos des spectateurs le spectacle du sx Paris sera toujours ridicule vu le prix des places il est possible de faire venir les 10 top guns du chpt sx us 450/250 avec les meilleurs pilotes Français pour voir de belles courses et un meilleur spectacle du show du sx paris maintenant que Francis Magnanou a pris sa retraite bien mérité ça va être encore plus triste
non il n’est plus possible de faire venir le top 10 US (raisons multiples dont la principale est la somme demandée par les pilotes… et non l’organisateur ne spécule pas ! il est victime des couts liés à toute organisation d’envergure de nos jours…